Nous y étions tous. Un moment suspendu dans le temps. Un instant d’une rare beauté. Un souvenir partagé.

Plongés dans l’obscurité d’un matin d’hiver. Le corps tremblant. Les mains blotties sur un thé encore fumant. La nuit de s’est pas encore entièrement dissipée. Pourtant, nos yeux commencent à y voir. L’Océan est agité. La hauteur des vagues est terrifiante. Les titans de l’Océan déversent leur fureur. Fracas assourdissant.
Le sable semble recouvert de neige. Pas celle qui scintille et fond au soleil. Ni celle qui forme des cristaux de glace. Celle-ci est différente. De légers flocons d’écume. Délicate trace de la fougue hivernale de l’Océan. Doux nuage blanc résultant d’une impétuosité brutale. Paysage de contraste. Envoûtement.
Puis tout s’envole. Le vent déverse sur nous sa puissance. Souffle coupé.
Pourtant, nous restons là. Subjugués. Intimidés. Humbles.

Être témoins d’une force qui nous dépasse. D’un pouvoir que nous ne possédons pas. D’une suprématie que l’humain doit cesser de considérer comme sienne. L’Océan est, et restera cette mystérieuse divinité. Incontrôlable. Indomptable. Qui n’a nul besoin de nous. Pourtant, nous, si. L’Océan tient nos existences au creux de ses vagues. Il est la sève qui nourrit notre arbre de vie. La source qui irrigue tous les continents. Il est le trait d’union de toute l’humanité. La condition absolue de notre survie.
La colère de l’Océan est magnifique. Ensorcelante. Féroce. Inquiétante. Captivante. D’une beauté sans pareil. Elle crée des décors au croisement de l’ombre et de la lumière. Elle rééquilibre les énergies. Maintient l’harmonie des éléments. Sublime les contrastes.

Pour finir par créer de vaporeux flocons d’écume.
Quand est-il de la colère de l’humain ? Que crée-t-elle ? Serons-nous un jour capables de nous inspirer de l’Océan, et transformer notre fureur dévastatrice en fougue créatrice ?