SPOILER ALERT : Nous avons tenté dans ce récit de ne divulguer aucun nom de spot, ni localisation précise des vagues surfées, même si plusieurs vagues décrites parleront sans aucun doute à un grand nombre de lecteurs/surfeurs.
14/02/2023 : Le voyage
Lacanau, vers 9h … J’avale en vitesse des œufs brouillés, quelques tomates, un peu de salade et un avocat en guise de petit déjeuner, tout en finissant mon sac à dos et mon boardbag. Ils sont plein à craquer comme d’habitude, mais pour une fois, dans les poids demandés par EasyJet.
9h30, tout le monde est en voiture, les bags sont chargés sur le toit, direction : aéroport de Mérignac.
Nous partons avec Arthur, mon coéquipier de voyage, pour trois semaines au Maroc. Nous voulons explorer la côte marocaine avec différents moyens de locomotion : en mobylette, en vélo ou à pied.
Nous partons chacun avec deux planches de surf, un surfoil, deux cannes à pêche, du matériel de camping. À cela s’ajoute pas mal d’inconnues, qui se résoudront en cours de voyage, mais nous partons surtout avec la banane. Les board bags passent sans encombre la pesée avec 400 g de trop pour Arthur et une hôtesse d’accueil très cool.
Pour nos gros sacs cabines, qui sont censés être des sacs à main, c’est plus compliqué… J’enfile cinq couches de T-shirt et pull, mets la go pro et le moulinet de pêche dans mes poches pour compresser « délicatement » mon sac dans le gabarit sac à main sous les yeux d’une deuxième hôtesse très laxiste… ça passe !
Finalement, nous embarquons pour deux heures de vol jusqu’à Marrakech. L’hôtesse de l’air est adorable et nous passe un petit appel micro pour essayer de nous trouver quelqu’un avec qui partager un taxi.
Après l’atterrissage, nous passons les douanes, récupérons une carte Sim, un peu de cash et les bags. Nous embarquons ensuite avec Abdou, notre taxi qui va nous conduire jusqu’à Imsouane. Nous nous arrêtons à la sortie de Marrakech pour acheter un tajine et une théière pour notre futur épisode camping. Arrivés à Imsouane vers 21 heures, nous montons les sacs dans notre chambre, nous descendons au port pour se dégourdir les jambes et finissons par engloutir un sandwich chez Hassan… bon plan local !
Nous nous couchons fatigués du voyage, mais heureux. Nous avons trois jours pour trouver où laisser nos affaires, pendant la partie exploration, deux mobylettes ou deux vélos, et surtout un plan d’attaque !!
15 02/2023 : Rencontre d’Abdou et Omar Réveillés vers neuf heures, nous descendons avec Arthur prendre le petit déjeuner au restaurant de l’auberge dans lequel nous dormons. Le serveur nous sert le plateau en détente, nous laissant le temps de dessiner la côte marocaine dans le carnet d’Arthur et de repérer plusieurs vagues isolées potentielles.
Nous visons le bout de côte entre Essaouira et Imsouane. On peut voir à la carte GPS une route ou plutôt un chemin… nous verrons bien! Elle longe plus ou moins la côte. 7 vagues ont l’air d’avoir du potentiel au GPS. L’idée serait pour le moment de remonter la côte jusqu’à Essaouira, puis redescendre ou l’inverse, on ne sait pas…
Arthur envoie un message à un pote d’un pote, un possible contact local : Abdou. Il peut peut-être nous aider à trouver des mobylettes. Nous descendons dans le centre le retrouver. Super sympa, il envoie un message à un pote à lui d’Essaouira. Il nous explique aussi que ça prend du temps d’obtenir les papiers d’une mobylette qu’on achète.
Rouler avec une mobylette louée au black peut devenir embêtant si on se fait arrêter sur le peu de route que l’on empruntera. Nous quittons Abdou pour aller checker La baie. Il y a un petit mètre venté qui déferle. Nous remontons à l’auberge, vissons les foils et nous partons pour 1h30 de session surfoil dans La baie. Session complexe car les vagues sont ventées et il y a de bons paquets qui passent avec la hausse de houle annoncée.
Néanmoins, nous nous mettons quelques bons vols et de belles boîtes avec Arthur. Après la session, nous avalons notre premier sandwich à la sardine du trip… Et pas le dernier… J’ai alors Mathieu au téléphone (mon pote et collègue de plage) qui m’appelle d’Indonésie. Il me dit de connecter avec deux potes à lui très sympa qui pourront peut-être nous aider : Omar, qui habite la première maison avec une cigogne en rentrant dans le village et René qui habite dans son camping-car.
Nous voilà donc parti à leur recherche. Impossible de trouver cette cigogne et ce camping-car. D’après Simon, un anglais du camping, René serait parti de sa place dans la rue le matin même. Quant à Omar, pas de signe de lui.
Nous regardons tomber le soleil dans l’océan à côté d’un petit Restaurant/Bar face à la vague de La Cathédrale.
En partant, je demande au patron du bar, s’il ne connaît pas Omar ou René et là bingo ! L’hôtel Big Blue, à 100 m serait celui de Omar, et le camping-car qui est toujours garé devant celui de René (mais pas aujourd’hui). Quelques minutes plus tard, nous rencontrons finalement Omar qui nous invite à boire le thé avec un ami à lui : Mohamed. Rencontre très sereine, Omar, nous explique comment il a monté ses deux auberges et Mohamed, nous parle un peu de sa vie.
Nous les saluons, puis marchons avec Arthur jusqu’à chez Hassan pour déguster deux sandwichs Poulet Spicy. Nous nous couchons avec un plan un peu plus clair en tête. Omar nous a confirmé qu’on ne trouvera pas de mobylettes ou vélos ici. Il va falloir monter à Essaouira.
16/02/2023 : Préparation de l’expédition
Nous descendons vers 9h au petit déjeuner. Une fois le petit déjeuner avalé, nous checkons La Baie… Une bonne session se profile. La houle est rentrée, il n’y a pas de vent, et avec le descendant ça devrait être pas mal ! Avant ça, nous passons rapidement chez Omar pour lui demander s’il n’a pas un plan pour garder notre sac avec le surplus de matériel, pour que nous puissions partir serein en exploration. Omar nous paye le café et nous invite à laisser le bag dans Ali Baba, sa cave range-tout… Trop cool ! Nous surfons deux bonnes heures, certes avec du monde, mais nous avons de superbes vagues. La section en bas de la baie a vraiment du mur, elle est parfaite pour mon twin 5’9.
Avec la marée descendante, toutes les sections de la vague commencent à connecter. Je finis la session avec quatre tours complets de La baie et les cuisses qui chauffent. L’après-midi, nous siestons, préparons le sac qu’on laissera dans la cave d’Omar et nos sacs pour le départ du lendemain. Nous mangeons un Mesmen Banane/Hammlou avec deux français rencontrés la veille chez Hassan. Après avoir posé le bag chez Omar, nous mangerons un bon tajine à Tasra, précédé de deux bonnes bières. Nous voilà fin prêt pour l’aventure !!
17/02/2023 : Taxi STOP et Vélo du Souk
Vers 8h du matin, nous nous plaçons en stop à la sortie d’Imsouane. Après une grosse heure d’attente infructueuse, un jeune marocain qui descend à Agadir débloque la situation.
Trop sympa, il nous négocie pour pas cher la montée jusqu’à la route principale, puis un taxi local pour 30 balles jusqu’à Essaouira. Sacrée aventure les taxis locaux…
Sur les coups de 13h30, nous arrivons à l’entrée de la Médina. Arthur interpelle un cycliste qui nous amène directement au vendeur de vélo le plus proche. Je passe les détails de la négociation, mais nous avons été plutôt mauvais…
Nous sortons de Essaouira 2h30 plus tard, chargés sur nos deux bolides qui, nous espérons, vont nous mener vers de belles vagues, de belles rencontres et de bonnes rigolades. Il n’y a plus que nous, nos vélos et notre matériel de surf, pêche et camping. Nous filons à bonne allure vers le sud, les vélos roulent bien et le poids du sac est supportable.
Nous faisons un petit plein de course sur le chemin et terminons notre première étape face à une belle droite qui déferle en contrebas de la falaise. Nous établissons le campement perché dans les hauteurs des collines côtières, cachés par les Arganiers. Nous devrions être plutôt bien pour ce premier campement. Nous allumons le feu et dégustons notre premier tajine homemade, un peu cramé… Il va falloir se régler.
Nous savourons les premiers instants de liberté totale au bled. Tant que les vélos tiennent, nous pouvons aller où nous voulons.
18/02/2023 : Du bon surf
Au réveil, Arthur rallume le feu. Nous buvons un thé chaud en regardant les belles lignes de vagues arrivées du large. Notre spot et royal ! Nous surplombons la vague tout en étant cachés dans les arganiers. Nous allons pouvoir exploiter tous les meilleurs créneaux. Arthur part surfer une bonne heure pendant que je reste au camp pour m’étirer et préparer le petit déjeuner. Les vagues et la marées seront bonnes cet après-midi. Quand Arthur est revenu, nous avons déjeuné, puis avons préparé le camp pour aller surfer. Finalement, nous passerons deux grosses heures à l’eau avec un peu de monde mais beaucoup de vagues. Ça fait du bien ! La vague n’est pas simple à surfer, surtout backside. Une section creuse et rapide, ça ralentit mais en gardant du mur puis section molle, ça ré-accélère puis ça ferme. Il faut quelques vagues pour la cerner.
Nous sortons au couché du soleil. Pour la deuxième nuit sur le spot, nous réussissons un beau tajine de légumes, pas cramé cette fois mais généreux en huile d’olive. Nous décidons de partir surfer aux Aurores demain matin.
19/02/2023 : Étape semi roulante Le réveil à 6h45 pique un peu… Thé rapide dans les braises encore chaudes de la veille et nous voilà les premiers à l’eau. Des petites droites déferlent irrégulièrement mais le plan d’eau est très propre. Après deux heures dans l’eau, je termine la session par trois bombes avant de sortir pendant que Arthur est déjà remonté pour préparer le déjeuner.
Nous déjeunons, puis enchaînons sur une courte sieste. Nous voulons rouler l’après-midi vers notre prochain spot. Une fois le campement plié, nous prenons le chemin, puis récupérons la route côtière. La première partie est très roulante et nous avalons les bornes facilement. Nous arrivons dans un petit village dans les terres, où nous buvons un coca. La route goudronnée se transforme en piste de cailloux. Tenez bon petits vélos…
Après deux heures supplémentaires d’efforts, nous surplombons l’océan Atlantique. Sur les hauteurs côtières de la côte marocaine, nous sommes fouettés par des bourrasques de vent marin. Nous nous orientons à la boussole avec les souvenirs de la carte GPS que nous avons en tête.
La raison : nous sommes à sec de batterie dans les téléphones…. Le soleil est un disque jaune pâle encore haut dans le ciel. Il reste environ 2h de jours. Nous amorçons notre descente côtière à pied à côté de nos vélos… et là… Miracle !
Une vague majestueuse explose en contrebas de la colline. Un peak droite gauche vierge de monde, d’une taille consistante, avec la droite qui déferle régulièrement offrant une paroi bien pêchue. La gauche est plus courte mais plus intense. Certaines vagues soufflent fort. Le cadre est magnifique…
Nous arrivons au niveau de la plage. Nous sommes crevés… Mais la mission n’est pas finie. Nous devons monter le camp et trouver à manger. Il nous reste deux pains, un peu d’huile d’olive, une boîte de sardines et très peu d’eau potable. Arthur s’occupe de l’installation du camp. De mon côté, je fais route inverse, remonte toute la colline à la recherche d’une épicerie dans le dernier village traversé il y a plus d’une heure pour faire le plein de nourriture et pouvoir surfer la vague le lendemain en forme. Sans batterie, avec ma fiche de mots marocains et le sourire, je demande mon chemin. Les locaux sont adorables. Un jeune marocain laisse son âne de côté pour me montrer le chemin.
Finalement, j’arrive au petit magasin local. Il y a de tout. Je fais le plein de légumes pour le tajine, de pain, d’eau et de biscuits. Le vendeur me laisse charger le téléphone d’Arthur. Je rencontre alors Hakim avec qui je discute une bonne heure. Les enfants du village arrivent à dos d’ânes avec la liste des courses à faire. La lumière diminue tranquillement et sur la fin de l’appel à la prière je prends congé bien chargé, mais avec le plein de nourriture pour deux jours.
J’arrive au campement dans les dernières lueurs du jour. Arthur a monté les tentes et réussi à trouver un peu de bois pour le feu. Nous terminerons cette bonne journée au cœur du Maroc, reput avec un bon tajine, un thé et quelques biscuits.
20/02/2023 : Dernier sanctuaire Réveillés vers neuf heures, nous déjeunons face à l’océan.
Le vent ne s’est pas encore levé et la vague est là, devant nous, vierge de monde. Nous équipons les planches, wax, enfilons nos combinaisons et partons pour nous mettre à l’eau. À cet instant un sifflement retentit dans notre dos.
Un 4×4 pick-up vient de se garer, et trois gars descendent en faisant des grands signes, pas très hospitaliers…. J’enlève mon leash et je monte à leur rencontre…
C’est un français qui habite au Maroc qui se présente à moi. Il paraît agacé de notre présence sur leur « dernier sanctuaire ». Arthur nous rejoint et discutons 20 minutes pour expliquer au gars que si on se bouge en vélo, avec nos boards et tente, c’est justement pour trouver des vagues comme celle-ci, et que personne n’a d’intérêts à divulguer les spots surfés. Finalement, nous surfons deux bonnes heures la vague avec les gars. L’équipe était composée d’un marocain trop cool et d’un landais de 50 ans qui nous fait bien rire avec Arthur.
En sortant de l’eau, l’ambiance est bien détendue. Une fois les gars partis, le spot est de nouveau vide. Juste nous, les ânes, les vagues et quelques pêcheurs discrets. Nous passons l’après-midi à lire, dormir, écrire. Nous nous lavons dans la source d’eau douce à l’autre bout de la plage.
Arthur tombe à l’eau et se raye la carrosserie pour essayer de sortir un bar, apparemment plus agile que lui, en claquettes dans les rochers. Je n’ai rien à dire de plus sur cette performance puisque je n’ai pas eu une touche à la pêche depuis le début du trip.
Après avoir galéré 1h30 en haut de la montagne pour trouver du bois à brûler, nous terminons la journée par notre habituel tajine maison au feu de bois. Toujours pas de poisson à se mettre sous la dent.
21/02/2023 : Chill
La journée de mardi sera sans Surf, le vent plus fort et la houle croisée ont fait disparaître la vague. Arthur part faire les courses pendant que j’essaie de pêcher mais toujours Wallou. Après-midi sieste, lecture, peinture… Tajine pour finir la journée. Après un check des prévisions peu optimistes pour cette vague, nous décidons de lever le camp demain mercredi après une dernière douche.
22/02/2023 : Erreur de roadbook
Une Fois la douche prise, la vaisselle faite et le camp levé nous prenons la route ou plutôt le chemin… bref, nous partons sur le chemin côtier qui est magnifique, mais tout sauf en chemin. Nous galérons 1h30 dans les cailloux pour avancer de 1 km. Puis nous avons dû escalader une colline pendant plus d’une heure avec nos vélos et sacs plein à craquer…
On s’est bien mis dans la galère comme des grands ! Arrivés sur le plateau en haut, nous sommes morts, mais nous n’avons pas encore fait un quart du chemin. Enfin un peu roulant, nous pédalons durement en suivant la piste, mais qu’est-ce que c’est dur ! Ce n’est qu’une succession de côtes plus haute les unes que les autres, et en plus en plein cagnard. Nous faisons une pause sandwich à l’ombre d’un arganier puis nous repartons ! Peu lucides, sans regarder la carte, nous savourons une immense descente, goudronnée… Et ce n’est pas la bonne ! Obligés de faire demi-tour et de remonter toute la côte. Nous finissons par reconnecter la route qui descend à notre prochain stop. Après deux dernières côtes bien raides, nous arrivons enfin dans le village de pêcheur souhaité. Ça fait six bonnes heures que nous sommes partis. Nous buvons cul sec un coca, suivi d’un thé, puis finalement nous mangeons dans ce petit restaurant, avant de nous enfoncer dans les bois pour monter les tentes et savourer un repos bien mérité !
23/22/2023 : Journée récup
Ce matin, réveillés par quelques gouttes, nous émergeons, déjeunons et réfléchissons au plan pour la suite. On devrait avoir deux bons jours de surf ici. Malheureusement, la houle ne rentre pas comme prévue aujourd’hui. Arthur va quand même se mettre à l’eau une petite heure en fin d’après midi dans des vagues ventées pendant que je reste tranquille au campement. Je garde du jus pour la rentrée de houle prévue. Après son retour, je descends au village pour faire quelques courses, boire un thé et recharger mon téléphone pour suivre l’évolution des prévisions de la houle. Nous dînerons sous les étoiles avec une lune montante qui nous suit depuis le début du voyage.
24/02/2023 : Rustinades Ce matin, je descends sur le bord de la falaise checker les vagues et m’étirer. La vie en camping tout le temps accroupi commence à se fait ressentir. Le reef ne marche pas… Trop peu de houle encore, et la marée semble trop basse. Le beachbreak délivre quelques vagues. Des droites molles pour le plus grand plaisir des longboarders à l’eau ce matin. Le vent de nord ne s’est pas encore levé, la température augmente tranquillement à mesure que le soleil monte dans le ciel. Après le petit déjeuner, nous allons chercher à tour de rôle une possible vague, proche de la pointe. Check peu concluant. Par contre, la baie s’est vidée des surfeurs matinaux, et la houle semble prendre en taille. Nous déjeunons et je pars me mettre à l’eau. Je me régale en twin dans des vagues d’1 m avec le vent qui est légèrement monté side-on. La vague est hyper douce mais il est tout de même possible d’enchaîner 5 à 6 manœuvres sur les meilleures. De retour au campement, nous faisons notre check quotidien des prévisions. Après réflexion, et en vu de la longue houle sans vent à venir, nous optons pour un déménagement du camp, toujours plus au sud. L’idée est de checker deux autres potentiels spots avant d’arriver à Imsouane. Une fois la décision prise, Arthur part au village faire des courses pendant que je m’attelle à la première crevaison du trip ! Le pneu arrière d’Arthur est à plat… Visiblement il a roulé sur une belle branche d’Arganier. Plus que cinq rustines en réserve…
25/02/2023 : Maillot Jaune et drame
Réveil pneu à plat… Merde… En fait, il y avait trois autres trous. Arthur s’y colle pendant que je pars au village charger une dernière fois les téléphones pour suivre le chemin. Nous partons comme d’habitude, sur les coups de midi en plein cagnard… Pas très stratégique, mais au moins on a pas froid. Vélo équilibrés, casquette, crème, lunettes sur le nez et c’est parti ! Le chemin est magnifique sur cette étape du Tour marocain. Après une côte épicée en entrée, le plat principal est un chemin surplombant l’Océan atlantique. Nous pouvons voir toutes les pointes et plages côtières… Pas la moindre vague ne vaut le détour en bas de la falaise. Nous décidons de pousser l’étape pour nous rapprocher de notre destination finale… et là… Le drame ! Sur une pause boissons pour le maillot jaune Arthur, il chute avec son vélo sur le côté et le chapeau du tajine s’explose sur le sol. Heureusement ce n’est que le chapeau du tajine et Arthur n’a rien. Coup dur pour l’équipe… Nous reprenons le chemin après le 37ème sandwich à la sardine du trip. Nous récupérons une route, route goudronnée… Choukrane ! La fin de l’étape est roulante en descente. Tout le monde nous salut… Putain, le kiff !! C’est les Champs-Élysées ! Nous élirons domicile pour la nuit sur un plateau côtier, vue mer… Pour changer ! Arthur se transforme en archéologue le temps de ramasser du bois. Il y a des fossiles partout. Il veut ramener deux fossiles, histoire d’être sûr que son boardbag soit trop lourd au retour ! Dernier brasier et tajine nouilles chinoises pour clore cette belle journée de bicyclette.
26/02/2023 : Arrivé pluvieuse mais victoire des Bleus
Réveillés par la pluie, nous plions le camp lors d’une accalmie. Nous avons les derniers kilomètres en descente jusqu’à Imsouane et arrivons en Drift devant Big Blue, l’auberge de Omar. Nous déchargeons nos vélos, rangeons les affaires, nous nous lavons ! La douche fait vraiment du bien! Puis, nous descendons au village pour déguster un gros couscous pour moi, et une araignée/frites pour Arthur !
15 heures : Avachis dans les canapés de l’auberge, nous sommes au coup d’envoi de France Écosse… Yess ! Une fois le match terminé, nous descendons en ville faire la pub de nos vélos que nous voulons revendre pas cher ici. Nous rencontrons Jean-Lou, un retraité sudiste en camping-car avec sa femme, Michelle… Puis, sur les coups de 21 heures, nous rigolons avec trois pêcheurs marocains et chercheurs de métaux… Sacrée rigolade ! Ils nous rachètent le vélo d’Arthur. Plus qu’un à vendre, je le laisserai finalement à l’auberge de Omar !
Fin du voyage …
Nous surferons La Cathédrale et La Baie le lendemain sur la rentrée de houle. Sur les coups de 18 heures, Jean-Louis et Michelle nous invitent à l’apéro… Nous sortirons du camping-car avec un léger parfum de Pastis et reconnaissant d’avoir rencontré ce couple d’aventurier ! Pour les trois derniers jours du voyage, nous décidons de remonter dans le nord pour surfer la suite du Swell. Jean-Lou et Michelle nous remonterons avec eux jusqu’à notre auberge plus au Nord.
Le voyage se terminera de la meilleure des manières possibles. Trois jours de Surf non-stop avec Clément, un pote du Porge retrouvé par hasard, sa copine Marine et une bonne team de girondins trop cool. Avec des couscous, tajines, quelques bières et des thés à la menthe en plus au compteur nous re-décollons du Maroc juste heureux et bien fatigués !
Nous repartirons c’est sûr, où ?on ne sait pas encore mais plus longtemps et dans des endroits plus reculés pour trouver, nous espérons d’autres vagues peu surfées. Le voyage à vélo nous a permis d’apprécier les paysages à leurs justes valeurs, de s’arrêter discuter avec les gens et de passer presque partout… j’ai bien dis presque !
Un grand merci à tous les Marocains et marocaines rencontrés au cours de ce périple. A ceux qui nous ont montré la route, payé un thé, hébergé, partagé leurs vagues ou simplement discuté un petit moments. Merci aux personnes rencontrées pour tous les bons moments partagés. Et Big Up à nos vélos qui ont tenu le choc !
Choukrane bézef Marocco !
Bsslama
Le trip en quelques chiffres :
- 20 jours au Maroc,
- un tajine cassé,
- 37 ou 38 sandwich à la sardine,
- 12 tajines aux légumes
- un tajine poisson (pas pêché par nous)
- une crevaison avec cinq trous
- 130 km à vélo
- quatre campements
- 7 vagues différentes surfées
- un camping-car stop
- quatre pastis bien chargés
Tanguy – Nomads Surfing