Nous avons tous notre « endroit préféré au monde ». Ce lieu qui nous fait du bien. Là où nous venons nous ressourcer, vivre des moments entre potes et se créer des souvenirs mémorables. Ce lieu que nous aimons profondément. Il nous arrive même de penser à lui alors que nous sommes à des centaines de kilomètres pour retrouver un état de sérénité intérieure après un épisode stressant.
A « lui ». On dirait presque que nous parlons d’une personne.
C’est bien plus qu’un simple « lieu », qu’un simple « endroit ». C’est grâce à lui que ce coucher de soleil sur l’Océan était si spécial.
Ce jour-là, notre bande de potes était réunie, les pieds dans le sable, après une bonne session surf. Ce souvenir reste et restera gravé à jamais.
Si ces instants de vie sont si magiques, c’est parce que nous nous rappelons des couleurs, des odeurs, des bruits, de la chaleur, des sensations… Oui, c’est tout ça qui crée le souvenir qui restera gravé dans notre cœur.
Ce sont donc toutes les entités qui composent un écosystème qui rendent tous ces moments dignes d’être vécus. Chaque plante, chaque forme du vivant, chaque rocher,… font que notre endroit préféré au monde est si particulier.
Comment réagirions nous si quelqu’un ou quelque chose menaçait de faire disparaître cet endroit ? Quelle serait notre réponse si notre plage sauvage préférée était du jour au lendemain ravagée par la pollution humaine ? Si notre lac préféré dans les Alpes était asséché pour servir les intérêts d’une grosse entreprise ?
Ah. Tu as déjà vécu ça ? Tu t’es déjà senti impuissant(e) face à la disparition d’un écosystème ? Ou ressenti une véritable tristesse devant l’absurdité d’une telle situation ? Oui, nous pouvons parler de tristesse. Parce que nous aimons profondément ces lieux, ces écrins de natures et tous les écosystèmes qui le composent. Cet amour nous rend légitimes. Légitimes pour parler au nom des formes du vivant, non humaines, qui ne le peuvent pas. Légitimes de se battre pour la sauvegarde de ces merveilles de la nature. Légitimes de défendre les intérêts de tous ces écosystèmes.
Nous pouvons faire valoir les droits de cet environnement naturel. Oui, il a des droits, tout comme toi et moi. Et si quelqu’un ou quelque chose venait à les violer, la justice nous permet d’agir et de répondre à cette attaque.
Marine Calmet, Avocate de formation, présidente de l’association Wild Legal et porte-parole du collectif Or de question, se bat pour faire valoir les droits de l’environnement. Pour enfin intégrer la voix de la nature dans les débats et les choix de notre société. Pour devenir des «gardiens de la nature».
Oui, nous avons des outils à notre disposition pour agir. Nous pouvons devenir tuteur légal d’un écosystème. Nous avons des leviers juridiques pour défendre l’environnement si quelqu’un ou quelque chose viole ses droits. Nous en avons la responsabilité et le devoir. Pour enfin « rendre » à la planète après lui avoir tant pris.
Clara