L’humanité. Près de 8 milliards d’individus. Avec une histoire commune qui remonte à 3,8 milliards d’années et qui nous relie indéniablement à l’océan. Oui, à l’Océan. La vie est apparue dans les profondeurs de ces immensités bleues qui recouvrent 71% de la surface de notre planète. L’évolution naturelle a décidé que nous n’aurions pas les mêmes caractéristiques physiologiques que flipper le dauphin. Certes. Et même si certains rêveraient d’être la petite sirène ou Aquaman, mère nature en a décidé autrement.
Nous sommes devenus terrestres. Mais nous sommes profondément liés au même élément qui compose l’océan : l’eau. Notre corps en est fait à 60%. Nous en avons besoin pour vivre. Si certains préfèreront une bonne bière, c’est bien l’eau qui hydrate notre organisme et qui lui permet d’assurer ses fonctions vitales (si si…). Mais le lien avec l’océan dont on parlait est encore plus fou que ça. Tu savais que nos larmes (quand ta board fini en deux morceaux), notre cerveau (qu’on décide ou non de l’utiliser) et notre cœur (qui s’emballe devant une vague parfaite) ont les mêmes proportions de sel que l’océan ? Et oui jeune padawan.
Ah au fait, petite question : combien de fois as-tu respiré depuis que tu as commencé à lire cet article ? Ne recommence pas à lire depuis le début en comptant, on voulait juste en venir à ce point : plus de la moitié de l’air que nous respirons provient de l’océan.
Tu as deux poumons. La planète aussi : un vert, et un bleu. La chose qu’on ignore souvent c’est que le bleu (alias l’océan) est bien plus productif que le vert (les « forêts » pour les intimes). Un petit peuple (qui représente 95% de la biomasse marine quand même) invisible à l’œil nu permet à l’océan d’être un précieux producteur d’oxygène : le plancton. Petit mais vaillant du coup.
Il y a deux grandes familles chez le plancton : le plancton végétal (ou micro-algues) et le plancton animal (ou zooplancton). On va faire simple, basique. Le plancton végétal c’est la version aquatique des plantes vertes. Comme elles, il utilise le processus de photosynthèse en absorbant le CO2 pour produire de l’oxygène. Et pas qu’un peu. Si nous pouvons respirer c’est donc en majeure partie grâce à l’océan.
Parlons un peu de cette absorption du CO2. L’océan est un véritable « puit de carbone ». En absorbant une partie du CO2 présent dans l’atmosphère (dont plus du quart de celui produit par nos activités polluantes de petits êtres humains), le géant bleu contribue à réguler le climat à l’échelle mondiale. Le CO2 se retrouve piégé dans les profondeurs de l’océan, ou utilisé pour fournir de l’oxygène à la planète. Plutôt cool. Pourquoi ? Parce que si l’océan n’absorbait pas une partie du CO2 de l’atmosphère, le réchauffement climatique serait encore pire (déjà que c’est légèrement la panique…).
Sauf que l’aide que l’océan nous fournit est en train de lui attirer des problèmes. Et pas des moindres. Plus on pollue, plus la quantité de CO2 présente dans l’atmosphère augmente (ce n’est comme qui dirait pas un scoop). Du coup, les quantités que l’océan absorbe aussi. Et ça, ça entraine la baisse du pH de l’eau dans l’océan. Autrement dit, l’acidification de l’océan (au cas où la tentation de dormir était trop fort en cours de chimie).
Et c’est là que l’effet boule de neige complique encore plus les choses.
Quand on modifie le pH de l’océan, on modifie complètement l’équilibre des carbonates (des minéraux en résumé) dans l’eau. Celui qui nous intéresse le plus c’est le carbonate de calcium, parce que c’est le constituant principal des coquilles de nombreux organismes. Conséquences ? Les organismes calcifiants dont font partie les coquillages (y compris les petites huitres un peu flippantes d’Alice au Pays des Merveilles), ne peuvent plus fabriquer leur maison. Ce qui leur sert de protection. Ce qui assure leur survie. Et il n’y a pas que les coquillages qui sont concernés. Le plancton est aussi affecté par l’acidification de l’eau. On a pourtant vu juste avant l’importance vitale de ce petit peuple de l’océan. On peut facilement en déduire que ça craint cette histoire.
Idem pour les coraux. Quand le pH est trop acide, ils ont du mal à développer leurs structures calcaires. Et donc à rester en vie. Mais quand le corail disparait, c’est Némo et tout son crew qui disparaissent avec lui. Ce sont les algues aussi. Bref, c’est tout un écosystème qui s’éteint.
Ce sont pourtant des trésors. Y compris d’un point de vue médical. Les molécules et organismes marins ont des pouvoirs thérapeutiques énormes. On ne va pas dire qu’il suffit de faire comme Percy Jackson et tremper sa main dans l’eau pour qu’une coupure se referme, mais l’idée est là. Soigner. Un autre super- pouvoir de l’océan. Des promesses de guérison du cancer ou Alzheimer par exemple.
Bref.
Ce n’est que le début d’une longue listes des pouvoirs incroyables de l’océan. Sans lui, pas de vie. La Planète « Bleue » porte bien son nom. Notre monde a besoin de l’océan. NOUS avons besoin de l’océan. Et aujourd’hui plus que jamais, il est urgent de le protéger, de le préserver et de le chérir.